CLOUDIE… MAIS OÙ VA-T-ON ?
Rédaction : Cécile Botton / Photos : Gilles Charlier, Tanguy Danis et Eva Neuray
À l’occasion de la sortie de son premier clip « On va où », Quatremille est parti à la rencontre de Cloudie. Auteure, compositrice et interprète, cette Liégeoise pétillante soulève le coin d’un parcours bien surprenant !
On va où
Le morceau qui sort ce vendredi nous raconte la vie d’un couple qui dure avec ses hauts et ses bas, avec la routine qui s’installe. On ne se sait plus trop où l’on va ! « C’est lié à mon histoire, car je suis en couple depuis longtemps et on m’a toujours dit : tu vas voir avec le temps, ça commence à s’affaisser » explique Cloudie. Mais qu’on soit seul ou en couple, il y aura toujours des moments de routine, des moments où tout va bien et des moments où l’on sort de sa zone de confort. « C’est le cycle de la vie, on repart pour un tour et puis on trouve une nouvelle manière d’aborder les choses et d’évoluer…. Chacun grandit, c’est un peu ça l’idée de cette chanson » conclut l’artiste.
Tombée dedans à six ans
Petite-fille d’une cantatrice, elle est admise à la Maîtrise de l’Opéra de Wallonie à l’âge de six ans. Durant dix années, elle y répétera 4 heures par semaine. « Quand il y avait les spectacles, ça pouvait être tous les jours jusqu’à minuit ou une heure du matin… C’était une méga expérience ! » C’est là qu’elle développe sa passion pour le chant et découvre qu’elle aime apprendre, transmettre et interpréter. « J’ai rencontré pas mal de gens et vers15 ou16 ans, j’ai fait des reprises guitare-voix avec des copines de la Maîtrise. » En parallèle, elle intègre aussi un groupe pop rock, les « keywild’s » qui la sort de sa zone de confort. C’est avec eux qu’elle découvre et s’initie à la composition. À la fin du secondaire, la vie les sépare et c’est à ce moment-là que la chanteuse commence à composer en anglais. « J’ai toujours trouvé ça très compliqué de manier le français, car les chansons en anglais avec un texte un peu bête passent relativement bien, mais en français c’est vite un peu bateau, un peu cheap. » N’empêche, même si elle n’écrira jamais comme Gainsbourg, elle se rend compte qu’il est difficile de transmettre ses émotions dans une langue étrangère. Comme c’est beaucoup plus facile de les ressentir dans sa langue maternelle, il y a deux ans, elle décide d’écrire en français. « Au début, c’était compliqué parce qu’on me disait que j’écrivais de manière assez simple, naïve et à la base, c’était un peu un truc négatif. » Pourtant, à force de travail, elle fait de cette naïveté une force. « Écrire ce qui me vient, c’est ce qui est le plus touchant, car lorsque je retravaille des textes longtemps, je ne me reconnais pas en me relisant.»
Pop francophone
Il y a un an, son diplôme de marketing en poche, Cloudie décide de prendre du temps pour mener son projet à bien. « Je me suis dit que je n’avais pas envie de me retrouver à 40 ou 50 ans en faisant le flash-back de ma vie et de me dire que je n’ai jamais pris le temps de … Je sentais le moment. » Alors, elle investit dans du matériel : un ordinateur, un micro et une carte son et elle apprend à faire de la production musicale. Généralement, elle part d’une note de son téléphone. « Une phrase, une note, une mélodie et puis je fais une petite démo qui tient la route et je m’entoure de personnes qui m’aident pour faire aboutir le projet au maximum. » C’est ainsi que six chansons voient le jour et qu’un EP sortira au printemps prochain. « Ce sera un mix de toutes les émotions qui se font parfois la guerre dans ma tête. » Trois des six morceaux ont déjà été enregistrés au Wood Studio à Chênée. « J’aime bien l’expérience studio. Même si chez moi, j’ai mon petit micro, là c’est tout différent : il y a du beau matériel ; et puis Johann est très très chouette, il est très investi dans son travail et donc c’est vraiment hyper bienveillant comme ambiance. » Nous n’en saurons pas plus pour l’instant, je vous laisse découvrir son premier clip produit par notre photographe et vidéaste Juliette Reip.
Style et influences
« Je suis une enfant de la pop éduquée à Disney Chanel et c’est resté ancré dans tout ce que je fais et écoute pour le moment » lâche Cloudie. Très girl power pop belge, elle aime beaucoup Angèle, même si elle ne veut être comparée à elle, qui a ouvert les portes d’un univers pop belge. « Il y a vraiment cette patte belge que j’aime beaucoup et puis je suis aussi influencée par la pop américaine. Je trouve que Billie Eilish est très créative, c’est un des êtres humains que j’admire le plus au monde… C’est fascinant, et quand on me rappelle son âge, je trouve ça fou ! »
Sur scène
Les toutes premières dates de Cloudie se passent en solo. « Je prenais mon ordinateur et une guitare ou un petit clavier pour agrémenter, car j’aime bien le côté live qui ajoute un petit plus par rapport aux enregistrements. » Très stressée sur scène, elle a du mal à tout gérer et elle n’est pas satisfaite de ses interprétations. Elle réfléchit alors à une formule qui resterait pop, mais qui serait un peu plus vivante. Depuis quelques mois, le guitariste Gauthier Linon qui joue également avec Raklur, un groupe de métal l’a rejointe sur scène. Il compose des mélodies à partir des enregistrements que lui envoie Cloudie. « Il ajoute ainsi un peu de vie à tout ce qui est enregistré et puis sa présence est très apaisante et donc c’est plus facile de partager avec le public quand on a déjà une dynamique sur scène. » Beaucoup plus à l’aise pour présenter son projet avec Gauthier sur scène, Cloudie aimerait la partager avec une claviériste qui pourrait aussi chanter les deuxièmes voix. « Pour l’instant, il y en a beaucoup d’harmonie qui sont préenregistrées, et dans le futur, ce serait chouette de les avoir en live. C’est à voir comment le projet évolue. Mais, c’est pratique d’avoir une petite formule pour commencer ! » conclut l’artiste.