Les objets qui traînent chez nous ont-ils réellement une utilité ? Ou sommes-nous simplement attachés à eux ? Ou peut-être un peu des deux ? Dans son exposition Katalog, au Musée de la Vie wallonne, Barbara Iweins nous invite à entrer dans son quotidien, où objets désuets et objets chargés de mémoire cohabitent.
Inventorier pour se retrouver
« 1 % des objets de la maison ont une valeur sentimentale ; plus les objets sont inutiles, plus ils me sont indispensables », nous confie Barbara Iweins. Après plusieurs déménagements et un divorce, l’artiste choisit de dresser le catalogue des objets de sa maison. Dans une démarche d’introspection, elle photographie chaque élément de sa vie : Lego, anxiolytiques, vibromasseur et poupées nous immergent dans l’intimité des recoins de sa maison. Et c’est quand il est démystifié, de manière étonnamment distanciée et incisive, que cet amas presque obsessionnellement trié prend une toute autre tournure. Comme cette petite tasse, qui, anodine en apparence, devient l’objet d’une mémoire transvasée.
Des objets témoins de récits intimes et universels
“ 37% des Playmobil de la maison sont chauves ”, peut-on lire sur l’un des cartels explicatifs de l’exposition. Ces jouets du quotidien parlent à chacun de nous. Une profusion de figurines, reflets d’une maison habitée. Une vaisselle dépareillée, symbole d’une éternelle quête de nouveauté. Même lorsqu’elle dévoile des objets ou des anecdotes profondément personnels, la photographe parvient à nous toucher à travers des émotions que nous avons tous, un jour, éprouvées. Parmi ces objets : un presse-citron volé, marquant le début d’une vie affranchie de la peur ; ou encore une bouillotte découpée en mille morceaux, réminiscence d’un amour déchiré par la tromperie. Ces récits suscitent le rire, parfois un malaise, mais surtout une admiration pour une artiste qui livre sa vie sans filtres.
Au-delà de susciter le rire et l’émotion, Barbara Iweins nous pousse à questionner notre relation aux objets qui nous entourent : lesquels sont futiles, lesquels sont intimes ? Elle nous montre que chaque objet, aussi banal soit-il, peut devenir le recueil silencieux de récits personnels ou partagés. Et elle nous donne l’envie, à notre tour, de classer les objets de notre quotidien et de faire de notre propre vie un véritable musée.
L'exposition est accessible jusqu'au 9 novembre 2025, au Musée de la Vie wallonne.