
Rédaction : Catherine Brennecke, Patrick Ndibwalonji Badibanga//Photos : Catherine Brennecke
Un vernissage itinérant nous faisant voyager d’œuvre en œuvre, ça vous dit quelque chose ? Non ! Alors, regardez de plus près et penchez-vous sur les vitrines urbaines de la cité ardente. Du 2 février au 30 avril 2023, notre ville de Liège accueille la 11e édition de l’exposition Art au Centre. D’anciens magasins aux bars ayant fermé, tout est un prétexte pour mettre en avant le travail d’artistes divers.
« Les meilleures idées sont celles qui circulent ». Cette phrase aperçue dans la préface du catalogue rétrospectif 2019-2021 d’Art au Centre résume à elle seule la portée de ce concept. De Saint-Léonard à Saint-Gilles, 27 magasins accueillent cette véritable galerie géante à ciel ouvert. L’avantage du projet, c’est l’effet de proximité entre le public et les œuvres. Et, une fois n’est pas coutume, même les non-initiés sont invités à découvrir ce musée urbain. Pour cela, il leur suffit de se promener dans la ville, et le tour est joué. Cependant, Art au Centre, c’est aussi un projet qui amène les artistes à penser leur travail sous forme d’installations et de pièces volumineuses. Exposer dans une galerie est une chose, le faire dans l’espace public en est une autre. Mais qui a eu cette idée géniale à la base ?
Concept révolutionnaire
« Les meilleures idées sont souvent les plus simples… Liège avait des vides qu’il fallait remplir ». Voilà qui est simplement dit, mais tellement révélateur du bienfondé de cette initiative ! En 2018, Les A.S.B.L. Liège Gestion Centre-Ville et Mouvement Sans Titre se croisent et décident de redynamiser le centre-ville ensemble. Voyant qu’il y a de plus en plus de magasins fermés, ces associations proposent d’en faire des vitrines pour artistes émergents. Un an plus tard, toutes les conditions sont réunies pour la première exposition Art au Centre. Depuis, quelque 275 artistes ont pu mettre leur travail en lumière grâce à cette initiative. Cerise sur le gâteau : Les villes de Genève et Brest ont amorcé des projets similaires. À quand les autres ? En attendant de le savoir, revenons sur le vernissage de cette nouvelle édition.
Vernissage en pleine place publique
Pour cette 11e saison, Maxime Moinet, le fondateur du projet, nous propose un vernissage scindé en deux, tant nous sommes nombreux. Pour notre part, nous suivons Thibaut dont la mission est de nous guider et nous donner une brève présentation de chaque œuvre du parcours. Et, nous allons de surprises en surprises. Au 31 de la rue Cathédrale, nous découvrons Machine chromatique, une création de Jean-Paul Gaucher. Cette dernière s’inspire directement d’un de ses propres tableaux, lui aussi exposé dans la vitrine. Par ses compositions et ses choix de couleurs, l’artiste attire notre attention sur les dimensions et la perception de celles-ci. Toujours rue Cathédrale, mais cette fois au numéro 4, Respirer des heures bleues d’Alice Quentel nous secoue les méninges en jouant avec la subtilité et la poésie. Au 75 de la rue Hors-Chateau, IN ICTU OCULI de Thierry Hanse nous attend. Ici, les références au symbolisme des natures mortes et d’objets populaires parlants sont plus qu’évidentes. Envie de connaître les emplacements des autres œuvres, rendez-vous sur le site d’Art au centre.