

Rédaction : Cécile Botton & Patrick Ndibwalonji Badibanga
Ce mercredi 12 juin 2024, le Festival Caravansérail présentait Un peu d’humanité bordel et Une pièce pour les vivant. x. e. s en temps d’extinction. D’un côté, des seniors en révolte et de l’autre, une humanité creusant sa propre tombe... Bref, tout un programme ! Sans oublier l’atelier d’écriture organisé par le CPCR sur le thème Insurrection en maison de repos. Petit retour en mots et en images sur cette journée faste en émotions.
Insurrection en maison de repos
Si vous aviez 80 ans, où habiteriez-vous ? Quels objets garderiez-vous précieusement ? Que feriez-vous de vos journées ? Autant de questions auxquelles nous ne sommes pas forcément préparés, mais qu’il serait parfois bon de se poser. À partir de là, Slim Essaker, animateur de l’atelier et employé du CPCR, nous propose de tirer au sort une amorce présentant un problème lié à la vieillesse ainsi qu’une ressource censée nous aider à le résoudre. Quant au reste, il relève de l’écriture créative ! Envie de découvrir nos créations littéraires d’un jour ? Rendez-vous le samedi 15 juin de 16 h à 20 h au Manège Fonck pour la restitution de l’ensemble des ateliers du Festival.


Un peu d’humanité bordel
« Ô ! regardez : un nouveau jour se lève ! » s’exclame une des comédiennes en guise de conclusion à la pièce Un peu d’humanité bordel. Un espoir dans une maison de repos : voilà qui est inattendu ! La création collective, issue d’ateliers Théâtre-Action menés à Wanze, nous plonge en effet au cœur de la résidence « En attendant Gadot ». Pas très réjouissant comme entame ! Imaginez une immersion cruelle dans un univers d’errance habité par certains de nos aînés… Complètement flippant ! Heureusement, face aux restrictions de plus en plus prégnantes, la révolte se met en place. Ensemble, au travers de leurs différences, nos résistants deviennent plus forts et osent faire bouger les lignes afin de retrouver leur dignité. Un retour à la source où les valeurs humaines sont mises en exergue. Voilà qui est mieux ! Emplies de conviction, ces personnes pas toujours gâtées par la vie nous transmettent un magnifique message qui nous touche en plein cœur. Et tout ça avec un zeste d’humour et les compliments de la compagnie « Espèces de... ».
Une pièce pour les vivant. x. e. s en temps d’extinction
« Moi, mon truc c’est de rester tranquillement dans l’ombre et de pousser les autres vers la lumière » nous annonce Annette Gatta avant de s’emparer de la lumière et de nous offrir une prestation époustouflante. De lumière, il en sera question tout au long de cette pièce de théâtre en mode économiseur d’énergie… Surprenant et inattendu ! Une voix féminine aussi puissante que touchante, deux musiciens et un public suspendu. Que demander de plus ? Sans oublier les deux pédaleurs de bicyclette pourvoyeurs d’énergie ! Et, quelle énergie ! Pour ce qui est du spectacle en lui-même, il nous fait remonter le temps de plusieurs ères, histoire de comprendre l’évolution des espèces qui alternent morts et renaissances. Et ce retour à des époques presque mythologiques s’effectue à travers l’œil d’un rétroprojecteur projetant mousse, eau et autres éléments naturels sur un drap suspendu en fond de scène. À un moment, on a même droit à une chute d’animaux explosive : déroutant ! En tout, notre planète aura connu 5 extinctions de masse et la 6e est en cours. Il y a urgence ! Il faut agir pour interrompre cette course vers une mort certaine, car cette fois-ci, ce n’est pas la nature, mais notre espèce qui est la seule responsable du désastre à venir !