LIÈGE EN GALERIE : 13 EXPOSITIONS À NE PAS MANQUER
Rédaction : Naomi Bussaglia, Marine Mélon, Ludovic Minon // Photos : Ludovic Minon
S’il y avait une lumière au bout du tunnel culturel de 2020, c’est bien celle de l’ouverture des musées et espaces d’expo. Une occasion pour la ville de Liège d’ouvrir les portes de ses plus petites galeries comme celles de ses plus prestigieux musées. Quatremille vous a concocté une liste de 13 expositions à ne pas manquer… si vous avez une chance de quitter vos quatre murs, saisissez-la !
CRAIE Exposition - Laurent Danloy & Co au Comptoir du Livre
Depuis 2014, le plasticien Laurent Danloy édite en microédition une série de sept fanzines. Tous, ou presque, ont été créés en collaboration avec d’autres artistes. Ces fanzines sont un melting-pot d’images de tout type avec une technique d’impression à la frontière entre photocopie et sérigraphie. Seulement voilà : autour de la création de ces différents numéros, il est resté un gros bazar de création à plusieurs mains. Ces images et œuvres sont aujourd’hui à la base de l’exposition CRAIE. Elles relatent en images le parcours de créations des sept éditions du fanzine. L’occasion de se rendre au Comptoir du Livre, une librairie atypique et confidentielle, où il faut se donner le temps de fouiner, de farfouiller.
Le fanzine en lui-même est disponible à cinq euros au rez-de-chaussée du Comptoir du Livre, tandis que l’expo prend place à l’étage jusqu’au 13 février. Du mardi au samedi, de 13h à 18h, sans rendez-vous, l’entrée est gratuite.
Inner Space Vol.6 au Grand Curtius
Lors de chaque édition de l’Inner Space, les organisateurs invitent les artistes à envahir un lieu atypique pour une exposition. Cette année, l’exposition a lieu au sein même du musée du Grand Curtius. L’expo dans l’expo. Les plasticiens s’inspirent de ce lieu pour créer une œuvre qui sera ensuite exposée dans la collection permanente du musée. L’idée est de mixer les oeuvres contemporaines avec les plus anciennes déjà présentes du Grand Curtius.
Une trentaine de plasticiens envahissent les lieux jusqu’au 28 février. Entrée gratuite pour les moins de 26 ans, réservation obligatoire.
Isabelle Damsaint et Josefina Créations chez Odette
Josefina Créations (Marie Carracedo Rio) présente des œuvres en tataki-zomé, cette technique ancestrale d’impression des végétaux sur textile ou papier par martelage de feuilles. La sculptrice, Isabelle Damsaint expose son travail en céramique. Les sculptures exposées suggèrent une représentation du corps féminin…. Et quoi de mieux que de retrouver des œuvres séduisantes aux côtés de bijoux de qualité ? Chez Odette, c’est une galerie d’art reconvertie en bijouterie. La gérante a donc décidé de conserver les expositions, tout en proposant ses bijoux made in Europe et sur mesure pour la plupart. C’est avant tout un bon échange de visibilité entre la bijoutière et les artistes.
Du 1er au 27 février, l’exposition gratuite est donc visible aux heures d’ouverture de la boutique, du mercredi au samedi entre 10h et 18h. Une permanence des artistes est également possible sur rendez-vous, le samedi uniquement.
La longue marche (une fugue) de Jean-Pierre Müller aux Drapiers
Un cadeau bien mérité au début de cette nouvelle année, c’est l’exposition de Jean-Pierre Müller aux Drapiers. Pour sa première solo en Belgique en dix ans, l’artiste dévoile, lors de son exposition « La longue marche », de nombreuses pièces jamais exposées. Il questionne, au travers de ses installations débordantes de couleurs et de grandeur, des sujets réels tels que le statut des minorités. Toute une installation qui occupe actuellement les quatre salles des Drapiers, rue Hors-Château.
L’exposition est visible jusqu’au 20 février, du jeudi au samedi sur rendez-vous entre 14h et 18h.
Peine de coeur de Valérie Henrotay au Passage9
Cette série de photos est inspirée des peines de cœur de la photographe et aborde l’acceptation de soi. Dans la première partie de l’exposition, Valérie Henrotay immortalise un moment douloureux de sa vie. Ensuite, elle capture les peines de cœur de ses modèles par des portraits nus qui mettent en scène la douleur de façon poétique. L’artiste ajoute que, dans ses portraits, c’est aussi sa peine qu’elle illustre. « Accueillez-vous tel.le que vous êtes » est le message de cette exposition.
Du 13 février au 15 mars, le Passage9 accueille l’exposition Peine de Coeur dans le cadre des rencontres photographiques de Waremme. L’exposition est gratuite, réservation obligatoire sur le site www.passage9.be.
La chambre des ancêtres au Musée Wittert
En collaboration avec le Trinkhall Museum, le Musée Wittert de l’Université de Liège dévoile une partie des chefs d'œuvres de l’histoire de l’art qui font partie de leur collection. Cette sélection met en avant les visages des ancêtres des peuples racines, d’Afrique ou d’ailleurs. Des portraits d’humains ou d’animaux, de morts ou de vivants, des visages effrayants ou comiques sont à découvrir tout au long de cette exposition reprenant certaines œuvres de Dürer, Ensor, Spilliaert, Rembrandt ou encore Goya.
L’exposition est prolongée jusqu’au 17 avril. Elle est gratuite et accessible sur rendez-vous uniquement. Un guide du petit visiteur pour les enfants de six à douze ans est téléchargeable sur le site www.wittert.uliege.be.
Dark en Ciel à la galerie Cell 10b
Gérée par l’asbl Espace 9, la galerie Cell 10b a ouvert en février 2020. Niveau timing, c’est pas la joie ! Outre les expositions, l’intention première est d’organiser des ateliers artistiques à destination des SDF et des primo-arrivants. En attendant de pouvoir enfin développer cet aspect de leur activité, l’asbl expose des artistes liégeois sous le thème « Dark en Ciel ». Reflet du paradoxe réunissant cynisme covidesque et espoirs d’un secteur culturel désoeuvré, l’exposition rassemble des œuvres diverses. Véritable ôde à la majesté de l’éphémère, les images de street art liégeois du photographe Jean-Luc Jonlet jurent avec les collages perturbants de Michelle Divoy, pied-de-nez carnavalesque à la morale établie. Juste à côté, les fresques pop art ultra-colorées de Poloh se veulent porteuses d’espoir dans une auto-thérapie assumée. Les créations du plasticien Henry Bernard dit « Ours », elles, posent un regard noir sur une période noire, faites entièrement à base de matériaux récupérés dans nos rues sinistres et « sinistrosées ».
Expo visible jusqu’au 21 février. Ouverte du jeudi au samedi, de 15h à 19h, ainsi que le dimanche sur rendez-vous, de 11h à 15h.
Warhol The American Dream Factory à La Boverie
Constamment assaillis à coups d’annonces commerciales et de publicité pour telle chose ou une autre, nous nous sentons comme pris au piège. Ce piège, certains l’ont appelé le Rêve Américain durant des décennies. Et si un artiste international a réussi à se démarquer sur le sujet, c’est bien Andy Warhol. Qu’en est-il aujourd’hui du rêve américain, comment le monde l’a-t-il traversé ? La Boverie tente de répondre à cette problématique en accueillant l’American Dream Factory d’Andy Warhol.
Prévue jusque fin février, l'exposition est prolongée jusqu’au 18 avril, du mardi au vendredi de 9h30 à 18h, et le weekend de 10h à 18h.
Tant que vous serez à La Boverie, pourquoi ne pas visiter l’espace « Jeunes Artistes » gratuitement ? Entièrement dédié aux artistes liégeois, cet espace d’exposition permet aux personnes n’ayant pas ou peu exposé à titre personnel auparavant, de se dévoiler dans un des plus prestigieux musées de Wallonie.
Actuellement à La Boverie : les expositions de Camille Feldman jusqu’au 29 mars et de Léone Dethier jusqu’au 28 mars.
L’Humanité absolue d’Alberto Giacometti à la Cité Miroir
Pour la première fois en Belgique, une exposition monographique du travail d’Alberto Giacometti est organisée à la Cité Miroir. La sélection qui s’étend sur une trentaine d’années, est composée de 35 œuvres en bronze accompagnées de lithographies. L’artiste travaille sur la figure humaine, notamment sur les motifs de la figure féminine, de la tête et du buste. Cette sélection du travail d’après-guerre de Giacometti est marquée par sa rencontre avec Jean-Paul Sartre et leur désir commun de liberté.
Grâce à un accord avec la fondation Giacometti à Paris, l’exposition est prolongée jusqu’au 14 février. La visite est payante et sur rendez-vous via le site internet, par téléphone au 04/230.70.50 ou par mail à reservation@citemiroir.be. Une nocturne sera organisée le 11 février prochain entre 18h et 21h.
Art au Centre #5
La cinquième édition d’Art au Centre permet à 32 artistes d’envahir 27 vitrines liégeoises inoccupées. Cette exposition ludique rend l’art plus accessible, valorise les locaux de la ville toujours en attente de nouveaux propriétaires et dynamise les quartiers, tout en proposant une visite guidée de la cité ardente. Au programme entre autres, des peintures, des sculptures, des installations, des œuvres participatives, des performances, de la photo et des vidéos.
Les œuvres de cette cinquième édition sont visibles jusqu’au 30 avril. Un livret explicatif et une carte du parcours sont disponibles gratuitement aux desks infos des Galeries Saint-Lambert, à la gare des Guillemins ou sur le site www.artaucentre.be. Deux autres éditions d’Art au Centre auront lieu en été et en automne prochain.
Werner Cuvelier à la Galerie Nadja Vilenne
La Galerie Nadja Vilenne ressort les œuvres de l’artiste conceptuel Werner Cuvelier réalisées dans les années 70. L’artiste belge déconstruit ce qu’il appelle « le problème de l’art » par la production de dessins, de peintures et d'œuvres conceptuelles.
L’exposition est visible du 7 février au 7 mars, du jeudi au samedi, entre 14h et 18h.
« From foreground to infinity » de Lore Smolders aux Brasseurs
À travers ses oeuvres, Lore Smolders tente ici de rendre visible l’invisible, l’essai, l’erreur, les contraintes et les instructions qui entourent la naissance du dessin. Dans un rapport mathématique à l’art, sont ainsi (dé)montrés les repentirs, les essais d’accrochages, les brouillons. Ostensiblement. Symbole de l’ensemble, un robot aspirateur se promène dans la grande salle des Brasseurs, contraint par une série de lignes placées sur le sol comme autant de codes à respecter. Outre les dessins, des bouts de phrases sont disposées ci et là, issues d’un vieux règlement adressé aux vendeuses de linge qui occupaient le bâtiment en 1969. Cette exposition aux lectures multiples remet ainsi en question les codes, implicites et explicites.
Exposition visible jusqu’au 13 février, ouverte du mercredi au samedi, de 14h à 18h. Le samedi 13, la clôture de l’exposition se fera en présence des artistes.
Blanc & Noir à la Galerie Liehrmann
Comme son nom l’indique, l’exposition rassemble une armada d’oeuvres en noir et blanc. Des dessins de bande dessinées (Philippe Geluck, Pierre Kroll) aux fresques inspirées du street art (NOIR ARTIST) en passant par d’autres curiosités telles les sculptures organiques de Lionel Lebeau ou encore les silhouettes découpées par Christophe Lardot (photo), le catalogue présenté ne cesse d’intriguer et de surprendre.
Exposition visible jusqu’au 6 mars, ouverte du mercredi au samedi, de 13h à 18h30. Ainsi que, sur rendez-vous, le lundi, mardi et dimanche.