

Rédaction : Patrick Ndibwalonji Badibanga
Du 21 octobre 2023 au 28 avril 2024, le musée de la Boverie accueille l’exposition Sculptor Of Time de Bill Viola. Cet artiste contemporain américain spécialiste de la vidéo y présente son travail et vous convie à entrer dans un monde où le ralenti est la règle.
L’homme qui transcende l’espace et le temps
« La naissance n’est pas un commencement, la mort n’est pas une fin. » Non, cette phrase n’est pas de Bill Viola, mais de Tchouang-tseu, un philosophe chinois du 4e siècle. Véritable source d’inspiration pour l’artiste américain, la maxime antique est indissociable de son œuvre. D’ailleurs, ce dernier considère que sa véritable naissance date du jour où il a rencontré la vidéo. Son commencement quoi ! Pourtant, ayant étudié la musique électronique et la peinture, il ne se destinait pas forcément à la carrière qui est aujourd’hui la sienne. C’était sans compter sur ses rencontres avec David Tudor et Peter Campus et ses nombreux voyages dans des contrées exotiques comme l’Inde, le Japon ou le Népal. Toutes les expériences peuvent vous changer et ces dernières ont amené Bill à se tourner vers un média qu’il ne connaissait pas et à le détourner de sa fonction première. Pour l’artiste-philosophe dont la carrière a débuté en 1951, son œuvre est une sorte de quête spirituelle et poétique qui transcende les religions. Et aujourd’hui, il la partage avec les Liégeois. Alors, ne nous privons pas et remercions Tempora d’avoir contribué à la réalisation de ce projet.


Le Cycle de la vie selon Viola
Pour Bill Viola, « Un cadeau n’est un cadeau que si la personne qui le reçoit peut l’utiliser » Certes ! Alors, arrêtons-nous quelques instants et recevons l’exposition Sculptor of Time comme un présent, une réflexion sur la vie, la mort et la renaissance. La vie est représentée par tous ces visages expressifs ô possible que l’on peut voir dans les capsules vidéo de Bill. Exprimant tantôt la joie, tantôt la tristesse, la colère ou encore la peur, ces figures humaines ont une telle intensité dans leur regard qu’elles en deviennent troublantes. La mort, c’est peut-être la sensation d’absence de mouvement créée par les ralentis qui, par moment, donnent l’illusion que nous avons affaire à des images et non des vidéos. Et la renaissance, ce sont toutes les transitions que ses œuvres subissent. Dans certaines, le personnage représenté au départ est une femme, mais après un cycle, un homme prend sa place et ainsi de suite. Tout cela a un but : transformer l’expérience du temps en quelque chose de tangible et créer ainsi des instants suspendus de beauté. Et, comme dit Bill : « Si quelqu’un vient voir une de mes expositions et en retire quelque chose, je serais content même s’il a oublié le nom de mes œuvres ou mon propre nom. » Pourtant, son nom mérite assurément d’être retenu !

