De leurs racines musicales aux sonorités internationales, Soledad Kalza et Sina Kienou réinventent les codes avec Atlanti Kaw, leur nouvel album sorti chez homerecords.be. Entre quête identitaire, exploration artistique et messages universels, ce duo ouvre une nouvelle voie dans le paysage culturel belge.
« Lui et sa maman ont la ligne directe avec Dieu ! » nous lâche Soledad lorsque nous lui demandons comment s’y prend son partenaire pour composer ses chansons. « C’est un robinet et tout coule de source » ajoute-t-elle en souriant. Avec un grand-père comme Baba Abdoulaye Kienou, qui fut Chef des griots du Burkina Faso, Sina avait des prédispositions naturelles pour la musique. Des rythmes traditionnels africains aux envolées modernes de Carlos Santana, tout lui plaît. Cependant, il y a 5 ans, il rencontre Soledad Kalza et décide de créer un duo avec elle. Leur formation musicale, fruit d’une alchimie improbable, repousse les frontières musicales. Si Sina a grandi avec une guitare à la main, Soledad, elle, s’est nourrie de la voix d’Ella Fitzgerald et des scènes jazz et classiques. Avec cette différence de parcours, leur symbiose s’apparente à un dialogue artistique entre héritage et innovation. « Ça vient du ciel, des ancêtres », explique Sina, évoquant l’intuition mystique qui guide ses créations. Le processus est spontané, presque magique. Dans le duo qu’il forme avec Soledad, paroles et mélodies sont souvent composées simultanément et témoignent d’une liberté artistique totale. Et, cet élan créatif prend tout son sens dans leur dernier album, Atlanti Kaw qu’on peut traduire par Peuple Atlantique. Ce projet, plus qu’un simple disque, explore les résonances historiques entre l’Afrique, les Amériques et l’Europe. Entre français et dioula, le titre reflète des tensions identitaires et culturelles que le duo cherche à sublimer. « Les langues disparaissent », déplore Soledad. Pour elle et son compagnon, la musique devient un acte de résistance, une manière de préserver l’oralité tout en dialoguant avec le monde moderne. L’album s’inscrit dans cette démarche : des compositions qui racontent l’exil, l’identité, et les luttes historiques. À travers des textes puissants et des arrangements uniques, ils ambitionnent de construire un avenir commun en réconciliant passé et présent. Le logo de L’Atlantique révolutionnaire, une hydre mythologique, incarne cet esprit de résistance. Chaque morceau, méticuleusement conçu, invite à une réflexion sur l’identité et l’appartenance. Mais la musique de Soledad et Sina ne se contente pas de questionner ; elle célèbre aussi. Une célébration des différences, des liens invisibles qui unissent les cultures. Avec des concerts prévus en Afrique et en Europe, leur aventure ne fait que commencer. Soledad Kalza et Sina Kienou ne se contentent pas de jouer de la musique : ils tissent une histoire, un pont sonore entre les mondes. Une expérience à ne pas manquer pour les amateurs de sensations musicales et d’engagements profonds.